En Russie, l’âge de la retraite a longtemps été un point de débat et de réforme. Les hommes cessent de travailler à 65 ans, tandis que les femmes prennent leur retraite à 60 ans. Ces âges ont été relevés récemment, suscitant des discussions animées parmi la population.
Cette réforme, mise en place par le gouvernement pour répondre aux défis économiques et démographiques, a provoqué des manifestations et une certaine résistance. De nombreux Russes, confrontés à des conditions de travail difficiles et à une espérance de vie relativement basse, craignent de ne pas pouvoir profiter pleinement de leurs années de retraite.
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Plan de l'article
Historique de l’âge de la retraite en Russie
L’âge de la retraite en Russie a connu plusieurs évolutions notables au fil des décennies. Sous l’ère soviétique, les hommes prenaient leur retraite à 60 ans et les femmes à 55 ans. Ce système est resté en place pendant des décennies, même après l’effondrement de l’URSS.
Le premier mandat de Vladimir Poutine
En 2005, Vladimir Poutine, alors président, avait assuré qu’il n’y aurait pas de relèvement de l’âge de la retraite tant qu’il serait au pouvoir. Cette promesse avait pour but de rassurer une population inquiète face aux réformes économiques en cours. La situation a changé avec le temps.
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Réformes récentes
En 2018, le gouvernement russe a décidé de relever l’âge de la retraite. La réforme prévoit un relèvement progressif pour atteindre 65 ans pour les hommes en 2028 et 60 ans pour les femmes en 2034.
- Espérance de vie en Russie : 65,3 ans pour les hommes et 77,1 ans pour les femmes.
- Manifestations et pétitions massives ont suivi l’annonce de cette réforme.
Impact de la réforme
Cette réforme a suscité de vives réactions, notamment parce que l’espérance de vie en Russie reste relativement basse. De nombreux citoyens craignent de ne pas pouvoir bénéficier pleinement de leurs années de retraite. Les mesures économiques visent à stabiliser le système de retraite, mais elles ont été perçues comme injustes par une large partie de la population.
Réformes récentes et leur impact
La réforme des retraites, initiée par le gouvernement russe en 2018, a marqué un tournant dans la politique sociale du pays. Prévoyant un relèvement progressif de l’âge de la retraite, elle visait à atteindre 65 ans pour les hommes en 2028 et 60 ans pour les femmes en 2034. Ce projet initial, vivement contesté, a donné lieu à une série de manifestations et à une pétition en ligne recueillant plus de 1,5 million de signatures.
Principaux éléments de la réforme
- Relèvement de l’âge de liquidation des pensions : de 55 à 60 ans pour les femmes, et de 60 à 65 ans pour les hommes.
- Introduction de la pension par capitalisation.
- Indexation des pensions pour garantir une adaptation à l’inflation.
Les justifications avancées par le gouvernement, notamment par Dmitri Medvedev, reposaient sur la nécessité de disposer de moyens supplémentaires pour augmenter les pensions. Cette réforme a été perçue comme une mesure d’austérité, aggravant les inégalités sociales. Les sondages révélaient que 80 à 90 % des citoyens russes s’y opposaient.
Conséquences directes
Le nombre de bénéficiaires d’une pension de retraite a diminué, passant de 43,865 millions au 1er janvier 2019 à 42,596 millions au 1er avril 2021. Cette diminution a permis une économie annuelle brute de 234 milliards de roubles (2,6 milliards d’euros). La Cour Suprême de la Fédération de Russie a approuvé cette réforme, malgré les actions en justice intentées, notamment par Monsieur X contre la Caisse de retraite. Khalil Mingaliev, député de Verkhni Oufaleï, a récolté des signatures pour une lettre ouverte initiée par le Parti communiste, illustrant l’opposition massive à cette réforme.
Comparaison avec d’autres pays
Analysons les disparités d’âge de la retraite entre la Russie et d’autres nations. En France, l’âge légal de la retraite est actuellement fixé à 62 ans, avec des réformes successives visant à le relever progressivement. Le Royaume-Uni, quant à lui, a établi l’âge de la retraite à 66 ans, avec des plans pour l’augmenter à 67 ans d’ici 2028.
Pays | Âge de la retraite |
---|---|
Russie | 65 ans pour les hommes, 60 ans pour les femmes (à terme) |
France | 62 ans |
Royaume-Uni | 66 ans |
L’Union européenne, dans son ensemble, affiche une tendance similaire à celle de la France, avec un âge de la retraite se situant généralement autour de 65 ans. Ces disparités s’expliquent par des différences structurelles dans les systèmes de protection sociale et les politiques économiques.
Espérance de vie et qualité de vie
L’espérance de vie en Russie, de 65,3 ans pour les hommes et 77,1 ans pour les femmes, influence directement les perceptions et les acceptations de ces réformes. En comparaison, les hommes en France vivent en moyenne jusqu’à 79 ans, et les femmes jusqu’à 85 ans. Le Royaume-Uni présente des chiffres similaires, ce qui justifie en partie des âges de retraite plus élevés.
- France : 79 ans pour les hommes, 85 ans pour les femmes
- Royaume-Uni : 79 ans pour les hommes, 83 ans pour les femmes
- Russie : 65,3 ans pour les hommes, 77,1 ans pour les femmes
Ces données montrent que l’espérance de vie plus courte en Russie rend le relèvement de l’âge de la retraite particulièrement sensible et controversé.
Les réformes récentes ont des répercussions profondes sur la société russe. Le relèvement progressif de l’âge de la retraite, bien que nécessaire pour la viabilité du système de pensions, provoque de vives réactions parmi la population.
À Verkhni Oufaleï, une ville mono-industrielle de 28 000 habitants dans la région de Tcheliabinsk, ces changements sont particulièrement ressentis. L’usine Uralelement, principal employeur de la ville, fonctionne de manière intermittente : les ouvriers travaillent seulement s’il y a des commandes, restant à la maison le reste du temps. Cette situation précaire rend les habitants de plus en plus dépendants des pensions de retraite, soulignant la tension provoquée par les réformes.
Natalia Matveeva, ancienne directrice de l’école n°1 de Verkhni Oufaleï, a été licenciée après avoir refusé de transmettre aux parents des élèves la demande de paiement de leurs dettes. Cet incident reflète une pression croissante sur les individus et les institutions pour s’adapter aux nouvelles réalités économiques.
Impact économique
Les conséquences économiques sont aussi notables. La réforme, adoptée en 2018, prévoyait initialement de relever l’âge de liquidation des pensions de 55 à 60 ans pour les femmes et de 60 à 65 ans pour les hommes. Cette mesure vise à réduire le nombre de bénéficiaires des pensions, passé de 43,865 millions en janvier 2019 à 42,596 millions en avril 2021, générant une économie annuelle brute de 234 milliards de roubles (2,6 milliards d’euros).
Dmitri Medvedev a expliqué que ces économies permettront d’augmenter les pensions. Plusieurs sondages montrent que 80 à 90 % des citoyens russes sont contre ces mesures, reflétant un mécontentement généralisé face aux réformes.